Il existe à ce jour deux technologies pour obtenir de
l’électricité, en profitant des flux nécessaires à l’alimentation des réseaux
d’eaux potables.
Evidemment, ces techniques s’adressent aux syndics de
gestion des eaux (du fait des diamètres de tuyaux et débits nécessaires à la
rentabilité de l’installation), mais le simple fait que ces technologies
existent ouvrent de nouvelles opportunités de développement dans
l’hydroélectricité.
La première technologie consiste à implanter dans les
canalisations, de 200 mm de diamètre minimum, une mini hydrolienne.
Cette technologie a été développée par la société SAVE INNOVATION (créée en 2012 à
Grenoble), et a pour but d’autoalimenter des batteries de secours ou autres
installations autonomes sur les réseaux d’eau (capteurs, etc.), présentant
ainsi des économies d’énergie et d’équipement (moins de maintenance, moins de
changement de batteries, etc.).
Cette technologie est valable sur de très faibles débits
d’eau (de 0,2 à 6m/s) et ne modifie que très légèrement la pression.
En France, les villes de Chamonix et d’Annemasse sont déjà
équipées de tels systèmes.
La deuxième technologie est totalement différente, puisqu’il
s’agit cette fois-ci d’une turbine qui produit de l’électricité réinjectée sur
le réseau.
Fabriquée par la
société espagnole Perga, cette turbine utilise la nécessité de diminuer la
pression sur des réseaux le nécessitant, autrement dit elle s’adresse à des
agglomérations dont les eaux potables sont issues de reliefs suffisamment
élevés pour nécessiter cette réduction de pression.
Grâce à l’expertise de l’entreprise lyonnaise HYDROWATT, cette technologie a été
inaugurée tout récemment (le 29 octobre dernier), sur une installation à Annonay
(Ardèche). (voir la vidéo ici : https://youtu.be/X3gUMyWlpLs
)
Cette micro-turbine, d’une puissance de 26KW, profite d’un
débit de 300m3/heure, et produira 132 000 kWh par an, soit l’équivalent de
30% des besoins électriques de la station de production d’eau.
Cette technologie a déjà été utilisée auparavant sur la
ville de Nice, qui vise, à terme, l’équivalent en production hydroélectrique,
grâce à ces micro-turbines, de l’équivalent de la consommation de la ligne 1 du
tramway niçois, soit 1,9 MW.
Schéma de principe de l’installation en aval de l’usine de
production de St Rimiez (Ville de Nice)
D’autres communes étudient actuellement la possibilité
d’installer ces types de turbines, comme par exemple celle d’Hyères, dans le
Var.
Les spécialistes sont enthousiastes car, grâce à ces
nouvelles technologies, des centaines de milliers de sites pourraient être
équipés… une belle opportunité pour un développement accru de
l’hydroélectricité en France.