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LES MOULINS A LA RESCOUSSE DE LA TRANSITION

Quand on parle de transition énergétique, on pense souvent que les moyens de production d’énergie verte sont forcément des systèmes lourds et technologiquement à la pointe de l’industrie la plus moderne, l’exemple le plus flagrant étant les éoliennes de très grande hauteur et très fortes puissances.

En parallèle, on imagine à peu près aussi fréquemment des paysages dédiés à ces nouveaux systèmes de production d’électricité dé-carbonée, avec ce que cela demande d’acceptation par les populations voisines du fait de la modification du paysage.

Ne peut-on donc pas imaginer des systèmes qui allieraient à la fois la progression des chiffres de progression nationale d’énergie verte, tout en étant parfaitement intégré dans nos paysages actuels… ?

Et bien cette solution existe, et elle a même été créée de toute pièce il y a près de deux décennies par un Français, ce qui prouve une fois de plus la créativité de nos compatriotes en la matière (voir notre article précédent  (http://provenci.blogspot.com/2019/10/)


Ce précurseur, c’est Michel MORTIER qui, à partir de 2001, a eu l’idée d’intégrer une génératrice, afin de produire de l’électricité à injecter sur le réseau, dans le moulin à vent qu’il venait de s’acheter pour en faire une résidence secondaire.



La girouette du moulin de la fée et, à droite, Michel Mortier devant son moulin réaménagé.



Ainsi, avec l’aide de l’ADEME et des collectivités locales, le Moulin de la Fée a été le premier traditionnel au monde à être transformé en aérogénérateur.

Cet exemple a été suivi en 2009 par M. AURAY, qui a transformé de la même manière le Grand Moulin des Places, avec l’aide de M. MORTIER.

Le système a encore été amélioré à cette occasion, puisque ce dernier système bénéficie en plus d’un « papillon d’orientation automatique », qui permet aux ailes d’être toujours bien orientées en fonction du vent.

Il est à noter que, dans tous les cas, les matériaux d’origine sont respectés : les charpentes sont en chêne, la volige en peuplier et la coiffe est couverte en bardeaux de châtaignier.

Les ailes, quant à elles, sont fabriquées en sapin de lamellé-collé de 17 à 19 mètres de diamètre en fonction des moulins, et équipés d’une voilure de type « BERTON ».

Grand Moulin des Places et son « papillon d’orientation automatique »


Pierre Théophile BERTON a inventé ce système en 1845 : les ailes sont constituées de planches amovibles rétractables, ce qui permet de gérer plus facilement la direction et la puissance du vent, et rend le moulin très maniable.


Les moulins à vent, à l’inverse des éoliennes, exploitent des vents faibles à basse altitude, et sont ainsi appelés aérogénérateurs « extensifs » : ils produisent donc de l’électricité sur une plage de vitesse de vent comprise entre 2 et 15 m/s.


 A gauche, le moulin de Lambesc, et à droite le moulin de Martigues… futurs candidats à la transformation… ?

La production moyenne de ce type d’installation est de 70MWh / an, soit de quoi alimenter une vingtaine d’habitations.


Il existe aujourd’hui entre 1500 et 2000 moulins en France, et le fait de les transformer en aérogénérateurs serait, pour chaque commune concernée, un atout certain d’un point de vue touristique, puisque les ailes des moulins seraient à nouveau en action, qui plus est dans un but utile, et redonnerait donc un charme d’antan à nos paysages.

NOTA : certains aménagements sont aujourd’hui en cours d’étude : moulin du Tertre (à Fégréac), moulin du Thu (à Derval), moulin du Chêne (à Vertou) et moulin de l’Epinay (à St Florent-le Vieil) d’après nos recherches.

Remerciements : M. Didier LEFEBVRE (ASSPV)

Un site très documenté et très complet répertorie les moulins à vent en Provence, vous pouvez au besoin le retrouver ici